LES ILLUSIONISTES GENIAUX

Expérience Mac Closkey Sectionnez-vous le tendon du gros orteil. Ne regardez pas l'articulation concernée, tirez sur votre tendon extenseur… vous avez l'illusion que votre orteil fléchit. Un australien s'est auto-mutilé pour vérifier cette illusion. Il s'appelle Mac Closkey et l'expérience porte son nom. 

Illusion de KOHNSTAMN Yeux fermés, debout, de profil, petit doigt sur la couture du pantalon. Quelqu’un appuie sur le dos de votre main pendant quelques secondes. Résistez! Et si la personne cesse d’appuyer, le bras part en ABDUCTION. C’est une contraction involontaire. Le phénomène ne se produit pas pour les muscles distaux (mains, pieds) mais proximaux (épaule, hanche). La persistance de la contraction est une imprégnation neurologique. 

Expérience de DECETY Il demande au sujet de marcher puis de s’arrêter, et sur place d’imaginer la suite de son déplacement. La marche effectuée et celle imaginée ont la même durée. Avant d’exécuter un geste sportif, il est bon de le visualiser en temps réel. Cette isochronie est utilisée par les entraîneurs. En remontant au départ, Herman MAIER (Herminator) effectue virtuellement son prochain slalom les yeux fermés. « I will be back » disait il. 

 Clinic Foundation Cleveland « La force dépend aussi de l’intensité du signal cérébral »  Guang Yue. Concentrez-vous, imaginez que votre petit doigt repousse un objet lourd. Le sujet ne doit pas accompagner sa pensée d’une contraction des muscles des doigts. L’encéphalogramme enregistre votre activité mentale pour le vérifier. 24 volontaires l’ont fait pendant 3 mois, 5 heures/jour ! Après 3 mois d’entraînement purement mental, on constate un gain de 10 % du biceps et 30 % du petit doigt. « Je pense donc je me muscle ». Etonnant non ? 

A Liège, en Belgique, B. STEVENS encourage le travail musculaire imaginaire. Bien maîtrisé, il serait plus puissant que le réel ! Isométrique, vasculaire, sans épuisement, sans contractures, c’est déjà du gainage puisque les muscles antagonistes organisent la résistance.

A l’Université de Montréal, Julien DOYON entraîne mentalement ses patients ayant la jambe dans le plâtre pour raccourcir le délai de récupération. Il a aussi mit au point un programme de rééducation par la pensée pour les paralysés. 

Un autre exemple rapporté par le Dr Edouard Collot (Europe 1, Novembre 2005) : 2 groupes de coureurs à pied s’entraînent ensemble. Entre chaque séance, on demandera au deuxième groupe d’imaginer qu’il court encore. Le deuxième groupe progresse plus vite ! 

Expérience de GURFINKEL La planification d’un mouvement est déterminée par la représentation mentale de la position du corps dans l’espace et non par sa position réelle que détecte la proprioception. 1er exemple : si on vibre la nuque, le sujet perçoit un mouvement illusoire de la tête, pourtant immobile. 2nd exemple : assis dans un fauteuil, les yeux fermés vous tournez la tête à droite, tenez 8 minutes, et vous aurez l’illusion que la tête est revenue droit devant vous. Cette illusion est confirmée par l’activité des muscles du membre inférieur, qui suivent la position illusoire de la tête. 

Congrès de CHIETI sept 2004 "Après avoir appliqué des vibrations localisées aux muscles des footballeurs, je devenais capable de pousser d'un doigt le poste de T.V. alors qu'avec l'autre main, cela m'était impossible" Le Dr FILIPPI tenait l'appareil qui diffusait l'onde de choc radiale aux joueurs italiens de LECCE, ce qui divisait par 7 le nombre de leurs blessures. Remarque : Il ne faut pas confondre ondes de choc radiales et vibrations localisées avec les plateformes de stimulation sensorielle dont "il semble que l'appareil convienne à une population de faible niveau, sédentaire ou à des sujets âgés" Stage CERAV Vendée 2005 Les vibrations de tout le corps fragilisent le cartilage "les joueurs de l'INTER de Milan se sont retrouvés cassés" G. Goetghebuer (Sport et vie mars 2006) Les matériaux absorbants des raquettes de tennis et des chaussures de sport luttent depuis longtemps contre les vibrations articulaires. Whole Body Vibrations, ces vibrations globales risquent d'être inutiles et dangereuses. Mais revenons à nos vibrations localisées.

Expérience de Y. La porte du Collège de France Appliquer un stimulus vibratoire sur le tendon du biceps devrait faire plier le coude. Ne regardez pas votre articulation, vous avez la sensation que le coude s'allonge. En réalité, le coude n'a pas changé de place. La position perçue est différente. C'est une illusion. Si vous gardez les yeux fermés, la main gauche tâtonnera en vain pour aller chercher l'avant-bras vibré là où il n'est pas. 

Expériences de J.P. ROLL • Il applique des vibrations sur un tendon. Ce leurre sensoriel génère des messages proches de ceux d'un mouvement naturel et le sujet, immobile, à une sensation illusoire de mouvement virtuel. • L’effet Pinocchio : une personne se pince le nez entre le pouce et l’index et ferme les yeux. Une stimulation vibratoire sur son tendon du biceps lui donne la sensation que son nez s’allonge. • La promenade virtuelle : avec un visiocasque et des gants tactiles, J.P. Roll vous emmène ramer virtuellement sur le lac du Bourget « pour rejoindre le débarcadère, il suffit de stopper les vibrateurs du bras droit ». Il multiplie les expériences et enregistre les sensations par résonance magnétique nucléaire. • Le mouvement virtuel ressemble à un mouvement actif plutôt que passif. • Le mouvement virtuel peut être très fin, « le sujet ayant l'impression claire de dessiner un carré, un triangle ou une ellipse ». Grâce aux fuseaux neuro-musculaires, la sensibilité musculaire participe donc à des fonctions mentales de niveau élevé. « Les informations proprioceptives, nées de l'action, sont le principal et premier opérateur de la conscience du mouvement », conclut J.P. ROLL (CNRS et Université Aix Marseille) 

Les illusions sensorielles restent possibles. « Les organes des sens ont une énorme propension à saisir à la moindre occasion pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes »  J.L. Safin.                             Les pilotes de chasse le savent bien. Un gilet muni de capteurs leur permet de rester « équilibrés » à la sortie des loopings. 

Soyons vigilants mais inventifs. N’hésitez pas à créer des situations inédites, des déséquilibres nouveaux et rappelez-vous humblement que « le fonctionnement de la plupart de nos organes moteurs porte l’empreinte de nos émotions »  J.P. Roll.

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LE PARC PROPRIOCEPTIF

Le principe de Swing Chariot

Dès qu’il bouge l’enfant installé dans Swing Chariot crée des déplacements horizontaux et verticaux simultanés totalement aléatoires et le déséquilibre est harmonieux.

Toute variation du centre de gravité exige une réponse proportionnelle en vitesse et en intensité au déséquilibre initial.

Si aucune correction n’est faite, l’enfant se trouve en situation tout à fait agréable de balancelle à condition de rester allongé.

Mais toute tentative de reptation, « quatre pattes » ou de redressement à genoux puis debout nécessite une adaptation réflexe immédiate pour centrer G. Elle sera aidée par un appui manuel au filet.

Diminuer puis supprimer cet appui est ce vers quoi il faut tendre, l’objectif à atteindre, le top proprioceptif ?

En s’amusant, l’enfant met en place son schéma corporel.