LA JAMBE

« Chasseur cueilleur l’homme n’a pu apparaître dans la forêt. Capable de courir longtemps, il est typiquement un mammifère de savane » COPPENS. Nos armes n° 1 sont l’épaule pour lancer et les jambes pour courir. Taillés dans la grande forge de l’Afrique, fémurs, jambes et troncs s’allongent.
Dans un monde animal inhospitalier pourvu de griffes, mâchoires, canines,  venins ... nous sommes petits et lents. Il fallait s’adapter.
Une qualité physique nous a permis de survivre : pouvoir courir longtemps.
« Une qualité physique nous différencie des singes, l’endurance » G.GOTGHEBUER (sport et vie Hors Série n°45)  
Des primates nous n’étions ni les plus grands ni les plus forts ni les plus rapides. « Il n’y a qu’en course de fond que nous excellons » Born to run D.BRAMBLE.  
L’endurance n’est pas le propre de l’homme mais sur les 198 espèces de singes nous sommes la seule apte à courir longtemps. Dépourvue de poils, la peau remplie de glandes sudoripares refroidit la machine. Nous sommes taillés pour l’endurance. Notre voûte plantaire écrasée relance la circulation veineuse. Chaque voûte se comporte comme un cœur périphérique, une pompe retour de la circulation. Le singe a les pieds plats. 
La longueur du tendon d’Achille est une adaptation à la course ; son élasticité économise de l’énergie. Le singe n’a pas de tendon d’Achille, un handicap pour être endurant.
Aberration de la nature « le tendon d'Achille réunit trois muscles aux innervations et fonctions et complètement différentes » Dr TALBOT (Congrès SFKS). Spécifique d'Homo Sapiens il va permettre l’endurance.
« Le pied est une œuvre d’art, un chef-d’œuvre » Léonard de Vinci.
Chaque foulée renforce l’os, courons, le vélo ne suffit pas: « Il faut un instant où les deux pieds touchent le ciel » La plus perdue des journées est celle où l’on n’a pas trottiné.
« trottiner chaque jour réduit le risque de mortalité » British Med. Journal
Un capteurs de la voûte plantaire est le point de départ des chaînes musculaires vertébrales, l’homme se redresse.
Les plaines herbeuses où paissent de nombreux animaux voient homo sapiens redresser la tête, scruter l’horizon. Ses cordes vocales s’allongent. Il va courir pour se nourrir et parler pour transmettre un savoir. La sélection n’invente rien. L’environnement retient le caractère le mieux adapté s’il profite à la reproduction de l’espèce.
Lucy, pré humaine et petite est encore arboricole à ses heures. Sa bipédie va se répercuter sur les muscles, le squelette, le cerveau, les pieds et le larynx. L’endurance devient possible elle va tout changer. 
« Pour améliorer sa bipédie le bassin de la femme devient étroit . Elle sera amenée à accoucher de petits cerveaux avec un stock de neurones très précis à la naissance qui créera son réseau de connexions plus tard » Hélène Coqueugniot
Avec une voûte plantaire et des orteils courts et parallèles lorsqu’un Erectus se  mit à courir le singe en resta dépourvu. Son chemin fut tout tracé ‘ back to the trees’. 
Le tendon d’Achille n’a aucun rôle dans la marche, il naît avec la course. Le singe en est dépourvu. Ce tendon va pousser l’homme moderne aux fins fonds de la planète.
L’endurance est notre  différence. Etre endurant permet de se disperser. Un habitat dispersé préserve l’espèce. Le nomadisme permet d’échapper aux catastrophes naturelles. 
Sur l’île de Florès il y a quatorze mille ans, Hobbit disparaît sous un mètre de cendres. Il était trop localisé.

« La forêt est la quintessence de la vie végétale mais l’herbe va permettre le développement extraordinaire de la faune » J. AUEL  Enfants de la Terre 
Savanes et prairies assureront la subsistance d’un bipède coureur. Dans la forêt il fallait approcher ses proies. Dans la savane Sapiens prendra moins de risques. Les proies qui s’éloignent nécessitent quatre membres longs. Pour courir et propulser des armes légères la sagaie remplacera la massue.
‘Dans la savane africaine la lance apparaît avec l’endurance’ D. CARRIER 
Etre endurant a permis d’être charognard avec un régime riche en graisses et protéines. Pour voler les restes aux hyènes, il fallait courir longtemps « Pour suivre les grands fauves et se mettre à table après eux, il fallait une bonne paire de jambes » Roy LEWIS.
Équilibre et endurance plutôt que force et vitesse vont conquérir le monde. « Pour élaborer une stratégie équilibre et endurance sont moins stéréotypés que force et vitesse » A. KHAN La bipédie est une pure merveille et l’endurance un don du ciel, une fantastique différence.
« 26 caractères anatomiques vont signer l’aptitude de l’homme à l’endurance et cette aptitude à deux millions d’années » D. BRAMBLE et D. LIEBERMANN (Endurance running and the evolution of Homo). 

Comme elle le fait pour un enfant de 12 mois qui apprend à marcher la bipédie s’installe d’abord dans les yeux, le crâne, puis le dos et le bassin avant de conquérir les membres.
« The ability to walk evolved in the ape-like ancestor, the ability to run shaped our human anatomy » Denis BRAMBLE.
Le singe et l’homme peuvent courir mais incapables d’endurance les primates resteront accrochés aux arbres des régions tropicales.
Pour perpétuer l’espèce et envahir le monde, la nature va sélectionner ceux capables de courir partout et longtemps. Pour l’homme, être endurant est primordial, courir vite n’est pas vital et 10 secondes au 100 m c’est lent. Même l’hippopotame est plus rapide que nos champions. Diogène disait déjà : « Nos coureurs rapides sont plus lents qu’un lapin »   
L’endurance sera notre différence. Les conséquences sont énormes
« En exagérant le trait, on peut dire que la capacité culturelle des hommes commence par un grand corps fait pour la course » Pascal PICQ
Le jeune singe est mieux disposé que ses parents à la bipédie mais à onze mois il retourne à quatre pattes. Il retrouve la délordose des grands singes et la quadripédie pendant que la bipédie de l’homme libère la main.
Elément majeur dans l’information venue du pied il faut dérouler le gros orteil en fin de pas. Gros orteil court et parallèle, voûte plantaire et talon d’Achille ont deux millions d’années, aucun singe ne les possède. Notre endurance se met en place. Pourtant capable de bipédie, le chimpanzé ne franchira pas cette étape.

A côté de Lucy va apparaître la femme verticale, arpenteuse de savanes.
« Je vivais tranquille, assise sur ma branche, aujourd’hui la forêt a quitté ma vie. Je marche droite pour voir loin. J’avance  posée sur mes hanches » Nolwen 'Lucy' Lemétayer  CM 1 Castelneau de Médoc

Marathon de PARIS : ils sont 36 000 au départ pour 36 000 foulées gourmandes en tendons et cartilage. Combien de chocs d’impacts amortis ? Combien de foulées disgracieuses,  Combien d’organismes où l’arthrose fait son nid malgré une semelle en sorbothane ?
Ceux à encourager sont faciles à repérer, parfois déguisés ils courent en s’amusant. Ils lambinent et sourient là où les lièvres grimaçaient.
36 000 foulées provoquent 36000 chocs là où çà fait mal (cervicales, lombaires, hanches et genoux). Aux concurrents cons, courants sur les ponts, dites leurs que la Seine est proche, que la France possède 36 000 Km de côtes pour 36 000 lacs et 36 000 plages et que la mer est "ce qui est dans le dos des boulistes quand ils sont à la plage." 
 
ENDURANCE  a un sens précis : courir longtemps à une vitesse modérée.
« Il s’agit de l’aptitude à maintenir un effort continu, d’intensité modéré au cours duquel l’apport sanguin en oxygène couvre les besoins musculaires aérobie » J-P de Mondenard.
L’endurance ralentit le rythme cardiaque et la pression artérielle de repos. La taille du coeur importe moins que les facteurs périphériques. Moins de masse par unité de surface nécessite moins d’énergie pour refroidir la machine. Une ‘silhouette éthiopienne’ est un don des dieux et …« ça nous fait une belle jambe »



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PAPY... ! RACONTE-MOI LA PROPRIOCEPTION L’EQUILIBRE ET L’ENDURANCE

LE PARC PROPRIOCEPTIF

Le principe de Swing Chariot

Dès qu’il bouge l’enfant installé dans Swing Chariot crée des déplacements horizontaux et verticaux simultanés totalement aléatoires et le déséquilibre est harmonieux.

Toute variation du centre de gravité exige une réponse proportionnelle en vitesse et en intensité au déséquilibre initial.

Si aucune correction n’est faite, l’enfant se trouve en situation tout à fait agréable de balancelle à condition de rester allongé.

Mais toute tentative de reptation, « quatre pattes » ou de redressement à genoux puis debout nécessite une adaptation réflexe immédiate pour centrer G. Elle sera aidée par un appui manuel au filet.

Diminuer puis supprimer cet appui est ce vers quoi il faut tendre, l’objectif à atteindre, le top proprioceptif ?

En s’amusant, l’enfant met en place son schéma corporel.