LA JAMBE

« Chasseur cueilleur l’homme n’a pas pu apparaître dans la forêt. Capable de courir longtemps c’est un mammifère de savane » Yves COPPENS

Nos armes n° 1 sont une épaule pour lancer et des jambes pour courir.

Des muscles adaptés à la savane africaine plutôt que la jungle urbaine.

Taillés dans la grande forge de l'Afrique, fémurs, jambes et troncs se sont allongés. Dans un monde animal pourvu en griffes, mâchoires, canines, venins et vitesse, nous sommes petits et lents. Une catastrophe, un malheur ! Il fallait s’adapter. Nous nous sommes faits endurants.  

Une  seule qualité nous a permis de survivre : pouvoir courir longtemps

« Une qualité physique nous différencie des singes, l’endurance » G.GOTGHEBUER  Sport et Vie Hors Série n°45  

Des primates, nous n’étions ni grands ni forts ni rapides. « Il n’y a qu’en course de fond que nous excellons » C. Mac DOUGALL  Born to run  

L’endurance n’est pas propre à l’homme mais sur les deux cents espèces de singes primates nous sommes la seule taillée pour l’endurance. Dépourvue de poils notre peau couverte de glandes sudoripares refroidit la machine.  

 

Ecraser la voûte plantaire relance la circulation veineuse. Chaque voûte plantaire agit comme pompe retour de la circulation, un cœur périphérique.

Le singe a les pieds plats ; un handicap pour être endurant. Il n’a pas de tendon d’Achille autre handicap pour être endurant, car sa longueur est une adaptation à la course et son élasticité économise l’énergie « notre long tendon d’Achille est une aberration de la nature qui réunit trois muscles aux innervations différentes » Dr TALBOT  Congrès SFKS

Spécifique à Sapiens : « Le pied est un chef-d’œuvre » Léonard de VINCI

Une oeuvre d’art qui va permettre l’endurance. Chaque foulée renforce l’os. Courons. Le vélo ne suffit pas. « il faut que les deux pieds touchent le ciel »

La plus perdue des journées est celle où l’on n’a pas couru.

« trottiner chaque jour réduit le risque de mortalité »  British Med. Journal

Un capteur de la voûte plantaire est aussi un point de départ de chaînes musculaires vertébrales et postérieures. L’homme se redresse dans la savane. Les plaines herbeuses où paissent de nombreux animaux voient Homo dresser la tête pour scruter l’horizon. Ses cordes vocales s’allongent.

Il va apprendre à courir pour se nourrir et parler pour transmettre un savoir.

 

La sélection n’invente rien. L’environnement ne retient un caractère mieux adapté que s’il profite à la reproduction de l’espèce.

Pré humaine et petite, Lucy est encore arboricole à ses heures. Sa bipédie va se répercuter sur ses muscles, le squelette, le cerveau, les pieds et le larynx. L’endurance devient possible. Elle va tout changer.

« Avec la bipédie le bassin de la femme devient étroit. Elle accouchera de petits cerveaux avec un stock de neurones précis. Chaque neurone créera son réseau de connexions plus tard » Hélène COQUENIOT

Voûte plantaire et orteils courts et parallèles le singe en est dépourvu ; son chemin fût tout tracé : ‘back to the trees’.

Le tendon d’Achille naît avec la course endurante; le singe en est dépourvu.

Pour propulser le corps à la verticale le pied a perdu le gros orteil opposable et l’endurance sera notre  différence. Etre endurant permet de se disperser.

Ce tendon va pousser l’homme aux quatre coins d’une planète ronde !

L’habitat dispersé préserve l’espèce. Le nomadisme permet d’échapper aux catastrophes naturelles. Sur l’île de Florès il y a quatorze mille ans, Hobbit disparaît sous un mètre de cendres, ‘écomorphisé’  il était trop localisé.

 

« La forêt est la quintessence de la vie végétale mais l’herbe va permettre le développement extraordinaire de la faune » J. AUEL  Enfants de la Terre

Savanes et prairies assurent la subsistance d’un bipède coureur. En forêt il fallait approcher ses proies, dans la savane Sapiens prend moins de risques.

Les proies s’éloignant, courir et propulser des armes légères vont nécessiter quatre membres longs. La sagaie remplace la massue.

«Dans la savane africaine la lance apparaît avec l’endurance» D CARRIER 

Endurant permet d’être charognard avec un régime riche en protéines. Pour voler leurs restes aux hyènes, il fallait être capable de courir longtemps.

« Pour suivre les grands fauves et se mettre à table après eux, il fallait une bonne paire de jambes » Roy LEWIS

« Pour cette stratégie, équilibre et endurance sont préférables à force et vitesse » Axel KHAN.

La bipédie est une pure merveille, un don du ciel. Equilibre et endurance vont conquérir le monde. Deux fantastiques différences.

« 26 caractères anatomiques signent l’aptitude de l’homme à l’endurance et cette aptitude à deux millions d’années »  BRAMBLE et LIEBERMANN Endurance running and the evolution of Homo

Des primates nous n’étions ni les plus grands ni les plus forts ni les plus rapides. « Il n’y a qu’en course de fond que nous excellons » Born to run  Denis BRAMBLE ... et depuis cet été Nicole TEENY est la première femme à vaincre le cheval sur les 80 kilomètres du ' horse man marathon' qu'il faudra désormais dénommer.  National Geographic nov. 2024

 

Pour l’enfant de 12 mois qui apprend à marcher la bipédie s’installe d’abord dans ses yeux puis dans son crâne pour traverser le dos et le bassin avant de conquérir ses membres, le développement moteur c’est du câblage neuronal avant d’être musculaire.

« The ability to walk evolved in the ape-like ancestor, the ability to run shaped our human anatomy » Denis BRAMBLE

« Le singe et l’homme peuvent courir, mais incapables d’endurance les primates resteront accrochés aux arbres des régions tropicales »

Pour perpétuer l’espèce qui va envahir le monde, la nature a sélectionné celle capable de courir longtemps. Etre endurant est primordial. Courir vite n’est pas vital. 10 secondes au 100 m c’est lent et risible.

« Human are laughably slow » D. OWENS  the cry of Kalahari

L’hippopotame est plus rapide que nos champions. Diogène disait déjà :

« Nos coureurs les plus rapides sont plus lents qu’un lapin »   

Courir est le réflexe de celui qui marche trop vite (au delà de 7 Km/h).

Courir vite est inutile courir longtemps les singes ne le peuvent pas.

L’endurance est notre différence. Les conséquences sont énormes.

« En exagérant le trait, on peut dire que la capacité culturelle des hommes

commence par un grand corps fait pour la course » Pascal PICQ 

Avec pour la première fois dans la savane, des jambes plus longues que les bras : « longer legs than arms »  Ron CLARKE

Un jeune singe est mieux disposé à la bipédie que ses parents. Mais à onze mois il retourne à quatre pattes. Il retrouve la délordose des grands singes, la forêt et la quadripédie alors que la bipédie de l’homme libère l’épaule.

En évoluant pour propulser le corps à la verticale nos pieds perdent la possibilité de se servir du gros orteil comme d’un pouce.

 

Court et parallèle le gros orteil reste l’élément majeur des informations du pied. Voûte plantaire, arche plantaire et talon d’Achille ont deux millions d’années ; aucun singe ne les possède. Capable de bipédie le chimpanzé ne franchira pas l’étape ‘trottiner longtemps à une intensité sous-maximale’.

L’endurance du bushman se met en place Notre espèce est un accident.

L’homme n’est le projet de personne, juste une erreur de la nature :

« un grand bordel qui s’organise tout seul »  Léo GRASSET (dirty biology)

Lucy, pré humaine et petite est encore arboricole à ses heures. Sa bipédie va se répercuter sur les muscles, le squelette, le cerveau, les pieds et le larynx. L’endurance devient possible elle va tout changer. A côté de Lucy va apparaître la femme verticale, arpenteuse de savanes, façonnée par six mille pas quotidiens  :  « Je vivais assise sur ma branche, aujourd’hui j’avance  posée sur mes hanches »  Nolwen ‘ Lucy ’ Lemétayer  (CM2 Bordeaux)

 

Choisissez chaussures minimalistes plutôt que talonnettes bondissantes.

Soignez le style, courez sans créer l’onde de choc qui secoue les viscères. Trottinez !  50% d’énergie musculaire suffit, le reste est l’effet ressort.

L’effort cardiaque ou articulaire poussé à son maximum est dangereux,  à 30%  il est insuffisant,  à 70%  il est bénéfique. « Le sport de haut niveau n'est pas bon pour la santé » Axel OPPADISANO  journal Rennes Sport novembre 2024

 

Endurance a un sens précis : « Il s’agit de l’aptitude à maintenir un effort d’une intensité modérée au cours duquel l’apport sanguin en oxygène couvre les besoins musculaires aérobie » J-P de MONDENARD. 

Ce n’est pas la capacité de faire durer une chose difficile mais supporter facilement un effort prolongé. Courir à une vitesse modérée abaisse la pression artérielle de repos. « L’endurance creuse la cavité cardiaque ce qui ralentit le cœur au repos »

Trottiner 1609 mètres par jour éloigne autant le médecin que : ‘an apple a day’ Commençons par imiter la nature avec un ‘daily mile’.

                                  Un mile et une pomme par jour

 

Pour refroidir la machine, une ‘silhouette éthiopienne’ est un don des dieux « et ça nous fait une belle jambe sculptée dans la savane » 

 


 



 






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PAPY... ! RACONTE-MOI LA PROPRIOCEPTION L’EQUILIBRE ET L’ENDURANCE

LE PARC PROPRIOCEPTIF

Le principe de Swing Chariot

Dès qu’il bouge l’enfant installé dans Swing Chariot crée des déplacements horizontaux et verticaux simultanés totalement aléatoires et le déséquilibre est harmonieux.

Toute variation du centre de gravité exige une réponse proportionnelle en vitesse et en intensité au déséquilibre initial.

Si aucune correction n’est faite, l’enfant se trouve en situation tout à fait agréable de balancelle à condition de rester allongé.

Mais toute tentative de reptation, « quatre pattes » ou de redressement à genoux puis debout nécessite une adaptation réflexe immédiate pour centrer G. Elle sera aidée par un appui manuel au filet.

Diminuer puis supprimer cet appui est ce vers quoi il faut tendre, l’objectif à atteindre, le top proprioceptif ?

En s’amusant, l’enfant met en place son schéma corporel.